*Une couronne en tiges de lierre garnie de fleurs séchées au gel de silice.*

Chaque fleur est une poésie à sa manière.
Certaines, prosaïques, content leurs histoires sans détour ; d’autres, excessivement lyriques, paradent leurs lourdes corolles. Il en est de curieuses et d’aventureuses, qui flirtent avec le vent.
Toutes déclinent, de la tige au pistil, des vers et des mots bien à elles, et débattent de leur beauté particulière, que le passage du temps engouffre un jour.
Du haut de leur vase, dans les massifs urbains ou tapies entre deux roches, envahissantes comme les pissenlits sauvages, ou plus discrètes, comme les violettes du sous-bois, elles viennent, le temps d’une parenthèse, embraser quelques paysages.

Les fleurs sont, pour moi, matière à rêverie et création, à transmission. À travers des DIY simples ou plus audacieux, j’ai exploré différentes manières de dire un peu leur poésie. Voici une collection inspirée, un carnet d’expériences fleuries, pour vous inviter, vous aussi, à cueillir le temps et à faire entrer la nature dans vos créations.

Autour des fleurs séchées

1- Faire sécher les fleurs : apprivoiser les variétés

Avant de pouvoir composer avec les fleurs, il faut d’abord laisser les faire sécher doucement sans les froisser.

Décorations de Noël alliant la récup’ à la fleur séchée

Séchage tête en bas

La méthode la plus simple reste celle du séchage tête en bas : formez de petits bouquets en liant les tiges avec du fil de jute ou une corde fine (sans trop serrer), puis suspendez-les dans un endroit sec, sombre et bien ventilé. Laissez le temps agir — entre 15 et 30 jours selon les variétés.

Séchage dans un vase (technique intermédiaire)

Certaines fleurs, comme le gypsophile, la lavande, les hortensias ou certains œillets, se prêtent à un séchage à mi-chemin entre nature et composition :
➤ Versez 4 à 5 cm d’eau dans un vase (pas plus) et placez-y les tiges, coupées en biais.
➤ À mesure que l’eau s’évapore, les fleurs commencent à sécher.
➤ Une fois les boutons fanés, sortez-les, recoupez les extrémités mouillées pour éviter la moisissure, et laissez-les finir de sécher à plat sur du papier ou du carton.

Séchage au gel de silice

Pour préserver les fleurs dans leur éclat le plus vif, le gel de silice est une autre option, un peu plus laborieuse, mais redoutablement efficace. Cette technique permet de capturer la fraîcheur et la finesse des pétales en quelques jours, sans les aplatir.
👉 Je vous explique cette méthode pas à pas dans un post dédié à retrouver ici.

*Avant passage au gel de silice. J’ai pris l’habitude de recycler mes bouquets quand les fleurs commencent à flétrir mais vous pouvez tout à fait faire sécher des fleurs plus fraîches.*

2- Créer avec des fleurs séchées : une collection de DIY délicats

Couronnes et accessoires

Objets de décoration

Un cœur en fil d’aluminium doré, à habiller de fleurs séchées
Des pissenlits sous cloche, qui s’ouvrent lentement
Un tambour à broder détourné en cadre végétal aérien
Des couvercles de boîtes de chocolat transformés en petits cadres poétiques
Des centres de table faits d’hôtels à insectes en bois recouverts de feuilles d’or

13 Centre de table fleurs sèches et hotel insecte.jpg

30-Couronne de lierre et fleurs séchées.jpg

Au fil des saisons :

3. Entretenir ses réalisations en fleurs séchées

Les fleurs séchées aiment la tranquillité. Protégez-les du soleil direct, qui les décolore, du vent,qui les fragilise, et de l’humidité et des sources de chaleur.

Exposez-les uniquement en intérieur, à l’écart des fenêtres et des radiateurs.
Pour les dépoussiérer : un sèche-cheveux en mode froid, à distance et sur souffle minimum.
Petite astuce : un léger voile de laque pour cheveux permet de limiter la poussière.

Les fleurs pressées

1- Presser les fleurs : délicatesse et patience

La méthode la plus connue reste la plus simple : glisser les fleurs bien à plat entre deux feuilles de papier, puis les coincer dans un gros livre chargé de patience. Une autre option, plus précise et dédiée, consiste à utiliser une presse à fleurs, que l’on peut fabriquer ou détourner soi-même. 👉 J’ai partagé quelques idées pour relooker une presse à fleurs dans deux DIY à découvrir ici (collage) et là (peinture).

Quelle que soit la méthode, l’essentiel est de bien préparer les fleurs :

Les fleurs doivent être bien sèches : retirez l’excès d’eau, choisissez des variétés fines ou délicates (pensées, cosmos, fougères…), et n’hésitez pas à expérimenter avec des feuilles, des herbes ou même des pétales isolés.
Utilisez un papier absorbant adapté : papier classique, buvard ou papier aquarelle sans acide. Évitez le papier cuisson ou ciré, qui retient l’humidité. Pensez à changer le papier tous les deux-trois jours si vous le pouvez, pour préserver au maximum l’éclat des fleurs. Et puis, laissez le temps faire son œuvre.
Veillez à bien espacer les fleurs. Plus les pétales sont fins et plus la structure de la fleur est délicate (moins elle conserve sa forme), plus vite il faut la faire sécher. Si la plante a une tige fine et fragile, avec un risque de cassure après séchage, il est préférable d’insérer un fil à l’intérieur.
Pour les fleurs épaisses ou charnues, on peut ôter la petite protubérance à l’arrière de la corolle afin qu’elles s’aplatissent correctement.
Il est aussi possible de sécher les tiges et les pétales séparément, puis de reconstruire les fleurs les plus volumineuses après séchage.
La durée moyenne de séchage varie selon la fleur : entre 5 et 20 jours en général.
Vous pouvez également essayer les disques de coton absorbant, notamment pour les petites fleurs comme les pâquerettes. Les pétales conservent bien leur forme et leur couleur. La fleur est simplement placée entre deux disques.

Après le séchage, de manière générale, les fleurs jaunes, bleues, oranges et roses conservent bien leur teinte. En revanche, les fleurs blanches peuvent brunir, et les violettes ou rouges foncées ont tendance à noircir.